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- Un Final de Saga qui accélère après vingt-cinq ans
- L’arc d’Elbaf sous le feu des critiques au Japon
- Un découpage de plus en plus chargé
- La disparition du fameux “white space”
- Quand One Piece ne ressemble plus à un manga de pirates
- Une critique sévère, mais pas unanime
- Une fin de saga sous tension, entre confiance et inquiétude
Un Final de Saga qui accélère après vingt-cinq ans
Le constat de départ est simple : après des années de promesses floues sur la fin, Eiichiro Oda a clairement lancé One Piece dans sa dernière ligne droite. Les derniers arcs, et en particulier Elbaf, donnent le sentiment que tout converge enfin vers le grand dénouement, avec des révélations majeures, des flashbacks attendus et des enjeux qui dépassent largement la simple chasse au trésor
Les lecteurs ont le sentiment que le récit est passé à la vitesse supérieure, mais cette accélération a un prix. Plus l’histoire se rapproche de sa conclusion, plus chaque choix narratif semble scruté, discuté, parfois attaqué. L’arc d’Elbaf concentre aujourd’hui une bonne partie de ces tensions, au point que certains fans y voient la plus grande menace pour une fin satisfaisante
L’arc d’Elbaf sous le feu des critiques au Japon
La sortie du volume 113 au Japon a été un déclencheur important. Sur les réseaux, plusieurs lecteurs japonais ont pris la parole pour critiquer durement la direction de l’arc d’Elbaf. Un message en particulier, posté sur X par un utilisateur très relayé, pointe du doigt non seulement le contenu de l’arc, mais aussi le rôle supposé de l’éditeur d’Oda, jugé trop passif face aux choix de l’auteur
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Dans ce message, l’auteur explique que l’éditeur ne remplirait plus son rôle de filtre, au point de laisser passer un découpage et un dessin qui, selon lui, n’arrivent plus à transmettre clairement ce qu’Oda a en tête. Il évoque même une mise sur un piédestal de l’auteur, qui empêcherait quiconque de remettre en question certaines décisions. Ce ressenti, jugé sévère, est pourtant largement partagé dans les réponses, où beaucoup de lecteurs disent avoir le même malaise face aux derniers chapitres
Un découpage de plus en plus chargé
Le reproche le plus récurrent concerne le dessin et le découpage de One Piece. En comparant les premiers tomes aux volumes récents, beaucoup de fans remarquent à quel point le trait d’Oda s’est densifié. Les cases sont plus pleines, les fonds plus détaillés, les personnages plus nombreux à l’intérieur d’un même plan. Cette richesse graphique impressionne au premier regard, mais elle pèse parfois sur la lisibilité
Là où les premiers arcs, jusqu’à Marineford et même juste après le timeskip, laissaient beaucoup de “white space”, les planches actuelles donnent davantage une impression de saturation. Plusieurs lecteurs japonais expliquent qu’il est devenu difficile de saisir immédiatement l’action principale, surtout pendant les combats, tant chaque case semble vouloir tout montrer en même temps
La disparition du fameux “white space”
Ce fameux “white space” faisait partie de la signature de One Piece. Ces zones plus vides guidaient l’œil, mettaient en valeur les mouvements des personnages et permettaient de comprendre en un regard qui attaque, qui encaisse et d’où vient l’impact. Certains comparent cette clarté à celle d’Akira Toriyama, souvent cité comme maître du découpage limpide, où l’action est lisible même en feuilletant rapidement
Aujourd’hui, beaucoup ont l’impression inverse. Effets sonores, dialogues, personnages secondaires et décors très détaillés se superposent, au point de donner une sensation de “tout en même temps”. Pour des lecteurs qui suivent la série semaine après semaine, cette perte de simplicité est ressentie comme une trahison de ce qui faisait la force visuelle de One Piece au départ
Quand One Piece ne ressemble plus à un manga de pirates
Au-delà du dessin, un reproche plus profond revient souvent dans les discussions autour de l’arc d’Elbaf et de la Final Saga : pour certains, One Piece n’a plus vraiment l’air d’un manga de pirates. Un commentaire japonais très partagé parle d’une série transformée en “guerre magique”, avec des pouvoirs de plus en plus divins, des combats proches de la fantasy pure et un univers qui s’éloigne du souffle d’aventure maritime des débuts
La montée en puissance du Gear Five, les capacités quasi mystiques de Luffy sous la forme du dieu du Soleil Nika et les pouvoirs d’Imu, associés à un grimoire et à une aura presque surnaturelle, renforcent cette impression. Quand la confrontation finale se dessine comme un affrontement entre dieux, certains fans regrettent l’époque où la plus grande menace était un amiral ou un empereur des mers, et où les batailles semblaient moins détachées du cadre pirate
Ce sentiment est accentué par un autre point souvent souligné : en vingt-cinq ans, il y a eu finalement très peu de véritables combats navals dans One Piece. Alors que le pitch de base met en avant un monde de pirates, de navires et de batailles en mer, beaucoup d’affrontements clés se déroulent sur des îles, des territoires fermés ou des lieux presque déconnectés de l’océan. Pour une partie du lectorat, l’arc d’Elbaf pousse cette évolution encore plus loin, vers un registre presque mythologique
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Une critique sévère, mais pas unanime
Malgré la violence de certaines prises de position sur les réseaux, il faut rappeler que ces critiques ne représentent pas l’ensemble du fandom. De nombreux lecteurs, au Japon comme ailleurs, sont au contraire fascinés par l’ampleur que prend l’univers, par le flashback de God Valley ou par l’arrivée au premier plan d’Imu. Pour eux, cette dimension quasi divine et cette densité graphique participent au sentiment d’assister à un véritable apogée
Les chiffres de vente le confirment : le dernier volume de One Piece se vend très bien au Japon, et il y a peu de doutes que la version localisée sera accueillie avec le même enthousiasme dans le reste du monde. La série reste un monument du shonen, et même les lecteurs les plus critiques continuent souvent de suivre chaque chapitre, ne serait-ce que pour voir jusqu’où Oda va pousser sa vision
Une fin de saga sous tension, entre confiance et inquiétude
Ce qui ressort de tout cela, c’est une forme de tension permanente autour de la fin de One Piece. L’arc d’Elbaf cristallise les peurs de ceux qui craignent une conclusion trop chargée, trop cosmique, trop éloignée du charme pirate du début. Mais il incarne aussi l’excitation de ceux qui veulent voir l’auteur aller au bout de son projet, quitte à bousculer l’équilibre initial de la série
La vraie question, au fond, est de savoir si la dernière ligne droite de One Piece parviendra à concilier cette ambition presque démesurée avec la simplicité émotionnelle et la lisibilité qui ont fait tomber les lecteurs amoureux du manga à l’origine. Tant que l’arc d’Elbaf continue, cette interrogation restera au cœur des débats, et c’est peut-être ce qui rend cette fin de saga aussi passionnante à suivre
